Tuesday, 22 October , 2024

Mouvement Social en Guadeloupe de Février 1930 : Un Regard Approfondi sur les Revendications Ouvrières


Mouvement Social en Guadeloupe de Février 1930 : Un Regard Approfondi sur les Revendications Ouvrières
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En février 1930, un épisode marquant de l'histoire guadeloupéenne a pris forme à travers un mouvement social d'envergure. Les travailleurs agricoles, confrontés à des salaires insuffisants et à des conditions de vie difficiles, ont déclenché une mobilisation sans précédent.

En janvier 1930, un désaccord sur les salaires des petits planteurs de canne à sucre a jeté les bases de la tension croissante. Les usiniers ont proposé de payer 115 Francs la tonne, en contradiction avec l'arrêté du gouverneur Tellier fixant le prix à 126,75 Frs. Les ouvriers agricoles, déjà aux prises avec des salaires insuffisants face à la hausse des prix des denrées essentielles, ont décidé de faire entendre leur voix.

Le jeudi 13 février 1930, 200 à 300 ouvriers se sont rassemblés à la Place de la Victoire pour exposer leurs revendications au délégué du gouverneur, Emile Augustin. Parmi les délégués figuraient des ouvriers tels que Joseph Lamelle, Nestor Lanon, des maires et conseillers généraux tels qu'Archimède, Dain, Méloir et l'avocat-conseil du syndicat des planteurs des Abymes, Me Bloncourt.

Les travailleurs ont exigé une augmentation significative des salaires, proposant 20 Frs pour les coupeurs, 15 Frs pour les attacheuses, 22 Frs pour les charretiers, et 10 Frs pour le sarclage. Ces demandes reflétaient la réalité des conditions difficiles auxquelles étaient confrontés les travailleurs du secteur.

Les tentatives de négociation, notamment lors d'une réunion du syndicat des fabricants de sucre présidée par le gouverneur, ont échoué. En réponse à cet échec, la grève a éclaté dans les centres agricoles des Abymes, se propageant ensuite à la Grande-Terre et touchant des usines telles que Blanchet, Beauport et Sainthe-Marthe.

Les tensions ont atteint leur paroxysme le 25 février 1930. Des affrontements ont éclaté entre les grévistes et les forces de l'ordre à l'usine Bonne-Mère, résultant en une fusillade où Estelle Dracon a perdu la vie. Les Abymes ont également été le théâtre de fusillades, provoquant la mort d'Augustin Lamalle et Fénelon Galery.

Malgré ces tragédies, la mobilisation a laissé une marque indélébile. En mars 1930, le travail a repris dans plusieurs centres avec certaines concessions des patrons usiniers. La grève, qui a duré deux mois sur certaines propriétés, a marqué un tournant dans l'histoire du mouvement ouvrier guadeloupéen, annonçant le début d'une radicalisation des masses ouvrières.

Le mouvement social de février 1930 en Guadeloupe reste un sujet d'importance historique. En tant qu'expert en SEO, aborder ces événements avec précision et sensibilité offre aux lecteurs une compréhension approfondie de cette période cruciale de la lutte ouvrière guadeloupéenne.

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