- par JMR
- Oct 21, 2023
En décembre 1962, l'Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique (OJAM) secoue l'ordre colonial en placardant courageusement le slogan "La Martinique aux Martiniquais" sur les murs de l'île.
Cette action audacieuse marque le début d'une bataille historique pour l'émancipation du peuple martiniquais.
Née de la radicalisation de la jeunesse martiniquaise, l'OJAM rassemble de jeunes communistes et des étudiants déterminés à combattre la misère et l'oppression coloniale.
Ces militants intrépides dénoncent la départementalisation comme une façade du système colonial, responsable de la crise économique et sociale qui frappe la Martinique.
Face à la montée des revendications indépendantistes, le gouvernement gaulliste, craignant l'émergence d'un FLN martiniquais, répond par une répression féroce.
En 1963, 18 militants de l'OJAM sont arrêtés et déportés en métropole, risquant jusqu'à 10 ans de prison pour "atteinte à l'intégrité du territoire".
La brutalité de la répression suscite l'indignation mondiale.
Une vaste campagne de solidarité se met en place, rassemblant la population martiniquaise, l'opinion publique internationale et des organisations de défense des droits humains.
Après des mois de combat, la justice est contrainte de relaxer la majorité des accusés en décembre 1963, puis les derniers en appel en 1964. Cette victoire, bien que partielle, démontre la force de la mobilisation anticoloniale.
L'affaire de l'OJAM reste un chapitre crucial de l'histoire martiniquaise, trop souvent occulté. Elle illustre la détermination du peuple martiniquais à lutter pour son émancipation face à un État colonial répressif.
Aujourd'hui plus que jamais, le combat pour une Martinique libre et souveraine doit se poursuivre !