Sunday, 13 October , 2024

Gwo ka, Tambours de Résilience : Une Symphonie d'Émotions, de Luttes et de Célébrations au Cœur de l'Histoire Guadeloupéenne


Gwo ka, Tambours de Résilience : Une Symphonie d'Émotions, de Luttes et de Célébrations au Cœur de l'Histoire Guadeloupéenne
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L'histoire du Ka est à la fois poignante et empreinte d'espoir, s'appuyant sur la souffrance et la lutte, mais également sur la quête de liberté et la célébration au cœur des heures sombres de l'esclavage au XVIIe siècle en Guadeloupe. Il représentait avant tout une forme de résistance, une affirmation de l'existence face à la déshumanisation de l'esclave.

Le Gwoka englobe à la fois la musique, le chant et la danse pratiqués sur les rythmes (7 familles de rythmes) que le tambouyé (joueur de tambour) tire de son instrument : le tambour KA.

Né des émotions profondes d'un peuple, le Gwoka exprime ses joies, ses craintes, d'où la diversité des rythmes. Chaque rythme de base porte en lui une palette de sentiments !

Que ce soit lent, rapide, langoureux, frénétique, festif, charmeur ou envoûtant, chaque rythme accompagnait l'esclave dans sa vie.

Le Kaladja, rythme d'origine congolaise, peut être joué lentement ou rapidement, évoquant ainsi la souffrance autant que la joie. Lorsqu'il est dansé rapidement, il rappelle le TUMBLAK, mettant en avant tantôt la tristesse, tantôt la gaieté. Les rythmes Gwo ka résultent d'un mélange culturel indo-caribéen africain.

Le Tumblak, vif et rapide, devient "chiré", incitant danseurs, tambouyés et chanteurs à accélérer au maximum. C'est le rythme de la fête, mais il évoque également l'érotisme avec des mouvements chorégraphiés sensuels.

Le Graj, lié au travail des champs de canne à sucre et de manioc, est lent, exprimant la peine et la souffrance à travers des chansons tristes.

Le Lewoz, rythme de combat du Gwo ka, a donné son nom aux rassemblements festifs du samedi soir, où chacun peut montrer son talent. Originellement prévu pour le jour de la paye, le Lewoz a été déplacé au vendredi.

Le Padjangel, GwaDjangel et Granjangel, bien que désignant le même rythme, symbolisent l'esprit du dépassement de soi et de la lutte.

Le Mennde, rythme de la fête libertine, est joué aux abords des lieux de vie nocturne et est considéré comme à la base du Zouk.

Le Woulé, rythme du travail, accompagne la construction des routes en pavés de pierre ou les récoltes dans les champs.

Le Gwo ka utilise deux types de tambours : le Boula, plus gros avec un son grave, soutient le rythme, tandis que le Makè, au son plus aigu, joue les solos et les improvisations pendant le lewoz. Une formation complète comprend également un chanteur soliste, des répondè (répondeurs) qui chantent les refrains, et le chacha.

Le Boula, fabriqué à partir de peau de cabri mâle, évoque le m'bula, nom de certains tambours bantous. Le Makè, conçu avec de la peau de cabri femelle, jongle avec les rythmes lors des solos et des improvisations. Le Gwo ka a pris le relais du tambour lorsque les maîtres l'avaient interdit aux esclaves.

Gwoka - Patrimoine Culturel et traditionnel de la #Guadeloupe

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