Gran Zongle : Portrait d'un Homme d'Affaires Martiniquais aux Facettes Mystérieuses

Gran Zongle, également connu sous le nom de Gaston Faustin Homat, était un homme humble résidant dans les Terres Sainvilles à Fort-de-France, dont le destin a été façonné par son ingéniosité commerciale.

Originaire d'un milieu modeste, Gran Zongle a réussi à accumuler une fortune notable grâce à son sens aigu des affaires. Passionné par les combats de coqs, il était un fin préparateur de ces oiseaux de combat, collaborant avec un certain Bagoule pour veiller attentivement à leur alimentation.

Gran Zong possédait plusieurs propriétés dans les Terres-Sainville, sur la route de la Folie, ainsi que dans d'autres communes. Il se démarquait par sa stature imposante, toujours impeccablement habillé. Affichant une immense moustache noire, il arborait un costume bien coupé, coiffé d'un feutre sombre, une chemise blanche soigneusement assortie à une cravate, le tout complété par une canne à pommeau d'argent, un accessoire qu'il portait avec élégance.

Sa montre à gousset d'une précision extrême était un élément distinctif, passant à travers la seconde boutonnière de son gilet. Un détail marquant de sa personne était son ongle démesuré au petit doigt, lui valant le surnom de « Gran-Ongle ».

Gran Zongle, homme d'une grande politesse et courtoisie, saluait tout le monde dans son entourage. Doté d'une voix puissante, il était également capable de moduler sa voix, alternant entre celle d'un homme et d'une femme. Certains le décrivent comme un « personnage double », tandis que d'autres le considèrent comme un « grand sorcier ».

Il était reconnu comme l'un des plus grands quimboiseurs de la Martinique, mais paradoxicalement, il avait une peur intense des lézards.

Cependant, le mystère entourant Gran Zongle prend une tournure sombre dans la nuit du 18 au 19 février 1965, lorsque Gaston Faustin Homat se suicide par pendaison. Dans sa salle de bain, au premier étage de son domicile situé au 21 rue Alexandre Trissot aux Terres-Sainville, il met fin à ses jours à l'aide de sept cravates en soie. Avant de partir, il laisse une lettre troublante déclarant : « J'ai fait du mal à 402 personnes ».

La vie de Gran Zongle reste marquée par des succès commerciaux, une personnalité énigmatique et une fin tragique qui continue de susciter l'intérêt et l'interrogation. Cet homme aux multiples facettes demeure une figure emblématique de la Martinique, captivant l'imaginaire avec son histoire complexe et mystérieuse.