Gerty Archimède

Gerty Archimède, avocate guadeloupéenne, femme politique, et militante communiste, féministe et anticolonialiste, a laissé une empreinte significative sur l'histoire de la Guadeloupe. Née le 26 avril 1909 à Morne-à-l'Eau, elle était la fille d'une mère téléphoniste et d'un père boulanger, qui devint conseiller général et maire de la commune de Morne-à-l'Eau.

Son parcours académique s'est déroulé entièrement en Guadeloupe, où elle a achevé ses études jusqu'au baccalauréat. Par la suite, elle s'est rendue à Paris pour obtenir une licence en droit à la Sorbonne, finançant ses études en travaillant comme employée de banque. Elle s'est engagée dans des cercles juridiques progressistes pendant son séjour à Paris. Revenant en Guadeloupe après ses études, elle s'installe à Pointe-à-Pitre, réussit l'examen du barreau en 1939, devenant ainsi la première avocate noire de France et la première femme avocate des Antilles françaises.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gerty Archimède renforce son engagement politique en rejoignant le Parti Communiste Français, où elle dirigera la branche guadeloupéenne. En 1946, deux ans après l'octroi du droit de vote aux femmes par l'ordonnance du 21 avril 1944, elle se présente aux élections législatives en Guadeloupe sous l'étiquette communiste et remporte un siège de députée. Cette victoire coïncide avec la transformation des colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane en départements français.

Gerty Archimède mobilise les femmes guadeloupéennes pour tirer parti de ce changement institutionnel en faveur de l'amélioration des conditions de vie sur l'île. En 1948, elle fonde une branche de l'Union des femmes françaises et, avec l'Union des femmes guadeloupéennes, elle défend les droits des femmes, la sécurité sociale, les retraites et la paix, conformément aux directives internationales du PCF pendant la Guerre froide.

À l'Assemblée, elle s'investit dans la Commission de la justice et de la législation, présentant en 1947 le projet de loi autorisant les femmes à exercer diverses professions judiciaires. Elle témoigne des difficultés économiques et sociales de la Guadeloupe d'après-guerre, siège à la Commission des territoires d'outre-mer et est nommée juge-suppléante à la Haute cour de justice.

Gerty Archimède est décédée le 15 août 1980 à Basse-Terre, laissant un héritage important en tant que première femme avocate des Antilles françaises et militante infatigable pour les droits des femmes et la justice sociale.