Georges Marie-Louise : Victime tragique des événements de février 1974 en Martinique

Dans les annales de l'histoire de la Martinique réside le souvenir poignant de Georges Marie-Louise, un jeune maçon de 19 ans, emporté lors des bouleversements tumultueux de février 1974.

Les événements du 14 février de cette année-là demeurent gravés dans la mémoire collective, marquant un tournant sombre dans l'histoire de l'île.

Ce jour-là, les gendarmes ont ouvert le feu sur un groupe d'ouvriers agricoles à l'entrée d'une plantation d'ananas à Basse Pointe.

Parmi les manifestants, près de 10 ont été atteints par des balles, dont deux ont perdu la vie. Georges Marie-Louise, après avoir participé à ces affrontements, a mystérieusement disparu, pour être retrouvé plus tard sur une plage, dans des circonstances choquantes.

Les témoignages recueillis, dont celui de Robert Saé, membre Conseil National de la Culture Populaire (CNCP), suggèrent que Georges aurait été victime de torture avant d'être abandonné sur la plage. Ces révélations poignantes, renforcées par des photographies prises par son jeune frère, témoignent de l'horreur de cette tragédie.

Cependant, malgré les allégations de torture, le rapport d'autopsie réalisé par trois médecins, dont l'adjoint au maire de Fort-de-France, Pierre Aliker, contredit ces affirmations, laissant planer un voile de mystère sur les circonstances exactes de la mort de Georges Marie-Louise.

Les événements de février 1974 ont été le théâtre d'une crise économique et sociale sans précédent en Martinique. Une sécheresse dévastatrice avait entraîné une perte significative de la production bananière, plongeant l'île dans une crise économique profonde.

Les ouvriers agricoles, parmi les plus touchés par cette crise, ont entamé une grève pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire.

Cette période de turbulence a culminé avec le drame de Chalvet, où les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des grévistes, faisant plusieurs victimes, dont deux décès : Georges Marie-Louise et Ilmany Sérier.

Malgré l'émotion et les protestations populaires, aucun responsable n'a été tenu pour responsable de ces pertes tragiques.

Chaque année, une marche commémorative est organisée pour honorer la mémoire des ouvriers agricoles tombés en février 1974, rappelant ainsi l'importance de la justice et de la vérité dans l'histoire de la Martinique.