Préservation de l'équilibre écologique en Guadeloupe : Ensemble contre l'invasion de la fourmi manioc

La fourmi manioc, scientifiquement connue sous le nom d'Acromyrmex octospinosus et également désignée comme "fourmi coupe-feuille", "fourmi champignonniste" ou "fourmi parasol", a été involontairement introduite en Guadeloupe en 1954, où elle a connu une expansion rapide. Actuellement, elle est répertoriée parmi les espèces exotiques envahissantes de la région.

Cette espèce a un impact significatif, causant des dommages notables tant aux cultures vivrières et maraîchères qu'à la biodiversité locale, représentant ainsi un défi majeur. La lutte antérieure contre cette espèce envahissante, menée à l'aide de pesticides tels que l'aldrine ou le chlordécone, a été abandonnée en raison de la toxicité de ces produits pour l'environnement, la biodiversité et la santé humaine. En réponse à cette problématique, le ministère de la Transition écologique et solidaire a décidé de subventionner des recherches visant à valider des méthodes de lutte efficaces et respectueuses de l'environnement.

Les travaux de recherche, en collaboration avec des chercheurs d'organismes tels qu'IBIOS (équipe du laboratoire Bioemco) et l'Office national de la forêt, ont abouti à des résultats prometteurs. Ces recherches mettent en avant des solutions alternatives, basées sur le comportement des insectes et leur relation particulière avec la culture de champignons. L'objectif à long terme est de proposer des stratégies de lutte efficaces tout en préservant la santé et l'environnement, intégrant ainsi ces approches dans un schéma de développement durable pour la Guadeloupe.

En ce qui concerne la biologie des Acromyrmex octospinosus, ces fourmis vivent dans des colonies souterraines complexes, abritant parfois des milliers voire des millions d'individus. Surnommées "fourmis coupeuses de feuilles", elles coupent des morceaux de feuilles pour les transporter vers leur nid, servant ensuite de substrat pour cultiver un champignon dont elles se nourrissent. Les ouvrières varient en taille, avec une division des tâches au sein de la colonie. Possédant un dard comme de nombreuses fourmis,

Acromyrmex octospinosus joue un rôle écologique essentiel en décomposant la matière organique et en contribuant à la fertilisation du sol, malgré les défis qu'elles posent dans le contexte agricole.