Léona Gabriel : l'Éclat Inoubliable de la Musique Antillaise

Léona Gabriel, née le 5 janvier 1891 à Rivière-Pilote, Martinique, et décédée le 11 août 1971 à Fort-de-France, est une icône de la scène musicale antillaise. Cette chanteuse de biguine, également connue sous le pseudonyme Mademoiselle Estrella, a laissé un héritage musical significatif.

Issue d'une famille aisée de cinq enfants, Léona a été imprégnée dès son enfance des chants des ouvriers de la canne à sucre, évoluant sur l'habitation sucrerie où travaillait son père. Cependant, à l'âge de 10 ans, elle perd tragiquement son père, suivi de sa mère quelques mois plus tard.

À 14 ans, Léona part pour la Guyane avec ses sœurs. Cette période coïncide avec la ruée vers l'or. Entre 1908 et 1912, elle s'immerge dans la vie musicale de Cayenne, animée par le clarinettiste Alexandre Stellio, son compatriote. À sa majorité, elle travaille comme secrétaire à la Société Lessepte lors du creusement du canal de Panama.

Revenue en Martinique, Léona séduit par son talent de chanteuse populaire. Elle compose des biguines et mazurkas qui deviennent des classiques, dont le célèbre "Maladie d'amour". En 1920, elle émigre à Paris et devient une figure prisée de la "jet set", fréquentant des personnalités telles qu'Edith Piaf et Henry Liméry.

En 1925, elle rencontre Léo Daniderf, auteur-compositeur de variétés françaises, qui la propulse dans le monde de la chanson. Ils se marient, et Léona connaît le succès à l'Olympia de 1926 à 1929. Cependant, après sa séparation de Daniderf, elle se rapproche des musiciens antillais, devenant la chanteuse attitrée de l'orchestre de Stellio.

Léona Gabriel enregistre de nombreux disques chez Odéon et Polydor. En 1932, sous le pseudonyme "Mademoiselle Estrella", elle collabore avec le clarinettiste Alexandre Kindou. Elle devient une figure du Montparnasse nocturne, chantant dans les célèbres cabarets antillais.

En 1935, elle se marie avec M. Soime, un médecin militaire, et part en mission au Sénégal. Après la séparation, elle retourne en Martinique en 1948. Elle anime des émissions de radio, donnant des récitals aux côtés de musiciens renommés.

Léona Gabriel décède en 1971, laissant derrière elle des chansons créoles devenues des classiques. Sa contribution à la musique antillaise, son charisme et son talent font d'elle une figure inoubliable de la scène musicale.

Leona Gabriel, "Liva", 1932