- par JMR
- Jun 21, 2023
Le samedi 21 novembre 2020, la communauté de Deshaies, en Guadeloupe, fut secouée par l'interpellation de Claude Jean-Pierre, surnommé "Klodo", un maçon respecté âgé de 67 ans, père de deux filles et grand-père de deux petite filles. Douze jours plus tard, Klodo perdait la vie à l'hôpital, victime d'une double fracture des cervicales, dont l'une comprimait sa moelle épinière, accompagnée de plusieurs hématomes au visage, résultat d'une arrestation brutale par deux gendarmes.
Quelques semaines après cet événement tragique, une vidéo provenant de la caméra de surveillance de la mairie de Deshaies révéla la violence de l'arrestation, montrant le corps inerte de Claude Jean-Pierre et l'agression des forces de l'ordre. Depuis, cette affaire semble être une nouvelle illustration d'un déni de justice.
Le 18 janvier 2021, le procureur de la république Xavier Sicot justifie l’interpellation de Claude Jean-Pierre et apporte son soutien aux gendarmes.
Le 9 mars 2023, l'annonce d'un non-lieu requis pour les gendarmes suscite l'indignation en Guadeloupe. Une manifestation de soutien à la famille rassemble un millier de personnes à Pointe-à-Pitre. Face à cette pression populaire, le procureur Xavier Sicot précise que l'information judiciaire ouverte pour homicide involontaire contre X va se poursuivre sous la supervision du juge d'instruction.
Le 18 avril 2023, avec la réouverture de l'instruction de l'affaire Claude Jean-Pierre, l'avocate Maritza Bernier, membre du collectif, réagit à l'annonce. Contrairement au parquet de Basse-Terre, la juge d'instruction choisit de ne pas prononcer le non-lieu, optant plutôt pour la continuation de l'instruction. Cette décision ravive l'espoir que la vérité puisse enfin être reconnue par la justice.
Interrogée sur le rapport d'autopsie, Maritza Bernier souligne le manque de précision habituel quant à la cause exacte du décès. Cependant, elle affirme catégoriquement que l'extrême brutalité lors de l'interpellation a été la principale cause du décès. Elle assure que si Claude Jean-Pierre n'avait pas été soumis à un contrôle aussi violent ce jour-là, il serait encore en vie.
Cette affaire continue de soulever des questions sur la conduite des forces de l'ordre et la nécessité d'une justice équitable. Les développements récents offrent une lueur d'espoir quant à la reconnaissance de la vérité, mais la Guadeloupe reste vigilante quant à l'issue de cette affaire.
"Nos pensées et notre soutien vont à ses filles : Muriel et Fatia, ainsi qu'à toute sa famille, en cette période difficile. Puissent-elles trouver le courage nécessaire pour traverser cette épreuve."